Le monde bouge / Marie-Claude Batier est présidente du prix de l’Écologie 2021 de Vudailleurs.com, découvrez la sélection

27 Mai. 2021

Edit : Les résultats sont sortis, le prix a été décerné à Carl de Miranda pour son ouvrage « Un monde heureux est (encore) possible ». Retrouvez tout l’article sur Vudailleurs  

En parallèle de son activité de présidente de Res Humana, Marie-Claude Batier préside le prix de l’Écologie 2021 décerné par le magazine Vudailleurs.com . Le jury s’est donné pour mission de mettre en avant des ouvrages apportant des perspectives nouvelles voire innovantes pour aboutir à une réflexion diverse et vraiment constructive de l’écologie. En attendant les résultats le 21 juin 2021, découvrez la sélection du jury et faites votre propre classement des ouvrages sélectionnés. L’interview de Marie-Claude est disponible en vidéo et ci-dessous.

 

Ouvrages en lice
  1. Hugo CLÉMENT / Journal de guerre écologique , 
  2. Michel Maxime EGGER / Se libérer du consumérisme
  3. Jean de KERVASDOUÉ et Henri VORON / Les écolos nous mentent !
  4. Christine MARSAN / Entrer dans un monde de coopération
  5. Christine MARSAN / L’intelligence collective
  6. Carl DE MIRANDA / Un monde heureux est (encore) possible
  7. Jean-Paul OURY / Greta a tué Einstein
  8. Guillaume SOMMERER / Placements verts, mythes et réalités

 

 

 

Bonjour Marie-Claude Batier, vous êtes présidente de ce prix de Vu d’ailleurs et vous allez le décerner au meilleur livre qui parle d’écologie. Votre but est de rafraîchir le sujet, qu’est ce que ça veut dire avoir un regard frais sur l’écologie?

 

Pour commencer, c’est un regard distancié. C’est à dire fidèle à l’esprit de Vu d’ailleurs qui a pour slogan « Les opinions sont libres et les faits sont sacrés ». On a opéré une sélection qui préserve les opinions, c’est à dire que notre sélection d’ouvrages couvre à peu près toutes les positions actuelles sur l’écologie. Mais on a aussi cherché à distancier le thème de ce qu’il était perçu jusqu’à présent, un petit peu confisqué par l’idéologie et des mouvements politiques de cet ordre. Nous avons constaté que la conscience collective a considérablement évolué par rapport à ça.

Mais à ce sujet, je veux rappeler la définition d’origine de l’écologie qui est « la science qui étudie l’interaction entre les êtres vivants. C’est à dire entre la biodiversité et un environnement, et entre eux, les êtres vivants, au sein de l’environnement, c’est à dire l’écosystème ». Donc, nous nous sommes aussi attachés à cette vision et avons sélectionné un certain nombre d’ouvrages qui sont dans des écritures extrêmement diverses. Ça va de l’essai au reportage. De la description des phénomènes à leur interprétation. Et surtout, ce qui nous a intéressés, c’est qu’il s’agit d’auteurs qui sont capables de proposer des solutions ou de mettre les choses en perspective. Et ce, autrement qu’en recommandant d’économiser l’eau du robinet.

 

On voit effectivement qu’il est question de Greta Thunberg, mais il y a aussi un ouvrage qui parle de finance. Est ce que vous pouvez nous faire un de teasing sur vos lectures? Qu’est ce que vous en avez retiré, vous?

 

À titre personnel et grâce à nos débats avec les membres du jury, on peut dire que ça nous a considérablement enrichis sur la culture du thème. Surtout, cela nous a rendu l’écologie un peu plus sympathique ! Parce que pour tout vous dire, ces dernières années l’écologie a été présentée par des messages assez clivants. D’un côté il y avait les pro-écologie, des militants pour tout dire. Et de l’autre côté des gens qui considéraient que les visions qui étaient rapportées étaient un peu sectaires et du coup un peu rébarbatives.

Ce travail du jury nous a permis véritablement, et c’est aussi ce que l’on veut transmettre, d’apporter une ouverture beaucoup plus grande sur ce thème. Sachant que tous les ouvrages et tous les auteurs ont ceci en commun que ce sont tous des écologistes, ce sont des gens qui ne nient pas le phénomène. Ils sont tous absolument convaincus qu’il y a un problème et des difficultés. Ça ne fait pas de doute. Face à certains auteurs qui ont des visions plutôt catastrophistes et qui se contentent de faire un bilan, nous avons privilégié la vision humaniste. Montrer des visions qui essaient de rationaliser les choses et qui sont un peu moins militantes.

Même si dans les ouvrages sélectionnés on a des témoignages par rapport à des mouvements qui se battent et qui sont tout à fait légitimes, fondés même. En revanche, l’écologie ne se résume pas à ça.

Donc, c’est une question beaucoup plus vaste et nous avons sélectionné des ouvrages qui développent des points de vue un peu différents. De façon à ce que si quelqu’un qui s’intéresse au thème a envie de considérer notre sélection, celle-ci représente à peu près toutes les orientations actuelles de la pensée. Il aura une bibliothèque toute trouvée. 

L’écologie sous toutes ses coutures.
Mais comment doit s’implémenter l’écologie dans nos vies? Si on prend le cas du ras le bol fiscal des gilets jaunes, c’est aussi à l’origine une mesure environnementale qui en est à l’origine. Comment doit-on faire pour que ça soit le mieux accepté possible?

 

Déjà, on peut s’apercevoir qu’il y a une véritable évolution de la conscience collective. Aujourd’hui, je crois quand même que l’idée que l’écologie n’est pas un thème politique à attribuer aux uns ou aux autres, mais quelque chose qui transperce complètement toute notre époque, est acquise. De ce point de vue là, je pense qu’il n’y a pas aujourd’hui si on faisait un micro-trottoir, une personne qui soit indifférente à l’évolution de l’environnement au sens large du terme. Cette conscience existe, elle est réelle.

En revanche, effectivement, le débat est en train de s’ouvrir vers une approche un peu plus rationnelle, un peu moins partisane, un peu plus raisonnée. Il ne s’agit pas de remettre en question toute notre modernité et le progrès. C’est ce que développent plusieurs des auteurs sélectionnés, mais pas tous il faut le dire. Donc, il ne s’agit pas de nier le progrès, mais plutôt de réfléchir à des solutions pour adapter nos comportements, puisqu’il en va quand même quelque part de la survie de l’humanité. Il y a au moins trois auteurs que nous avons sélectionnés qui développent l’idée qu’il faudrait changer de paradigme.

Alors c’est facile à dire, ça paraît un peu intellectuel. Mais en réalité nous avons discuté et trouvé qu’il y avait effectivement quelque chose de cet ordre là. C’est à dire une autre vision du monde, une autre vision de nos rapports à la nature et aux êtres vivants. Et là, on retrouve effectivement la vocation première de l’écologie.

 



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