Avant-propos : Les soft skills ou compétences douces bien que l’anglicisme soit plus couramment utilisé, sont les compétences d’un employé complémentaires aux diplômes, aux compétences techniques. On y retrouve notamment les «attributs personnels qui permettent à quelqu’un d’interagir efficacement et harmonieusement avec d’autres personnes» 1 . L’IA est l’intelligence artificielle, tout outil utilisé par une machine « afin de reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité »2
Une soft skill comme la curiosité a longtemps été vue comme à double tranchant et risquée. Comme quand la Harvard Business Review, nous expliquait qu’il y existe deux types de salariés curieux : ceux que les managers aiment pour leur curiosité et ceux que les managers détestent à cause de leur curiosité. Sous-entendu, si vous ne savez pas bien l’utiliser, alors abstenez vous de pratiquer la curiosité au travail.
Pourtant, comme toutes les autres méta soft-skills telles qu’apprendre à apprendre ou l’intelligence émotionnelle, la curiosité peut être la base d’un système fondamentalement résilient et performant face aux algorithmes froids et entraînés qui menacent de nous remplacer.
La diffusion massive de l’IA n’est pas sans limite.
Un algorithme entraîné ne pourra pas faire de choix arbitraires, ni résoudre des situations complexes de manière empathique. L’IA étudie des quantités massives de données afin d’en tirer des modèles de réflexion et de comportements. On dit que l’on entraîne une IA. Mais il est intéressant de noter que les dernières versions d’IA commencent à devenir « bêtes » ou plutôt, sont en train d’être nourries de données plus seulement académiques et rigoureuses mais plus humaines comme les forums. L’IA a donc parfois « la flemme » de répondre à des questions, comportement qu’elle a perçu chez les sources humaines qu’elle a étudiées. Elle fait des raccourcis et des confusions.
Alors, malheur si on vous avait vendu qu’un robot viendrait exécuter consciencieusement votre métier, sans aucune erreur et 100 fois plus vite que vous, c’est tout simplement faux. Certaines tâches de votre métier, les plus répétitives, les plus reproductibles par un algorithme (comme des vérifications) vous seront facilitées.
Néanmoins, cette percée va venir vous challenger dans vos soft-skills. Vous n’avez pas besoin d’en savoir autant que le robot, il peut toujours vous venir en aide, pourtant ce sera à vous de le guider, de rassembler le résultat des tâches précises pour lesquelles vous l’aurez sollicité. Vous devrez apprendre à vous servir de ce robot.
Votre plus-value sera de pouvoir répondre à des questions ouvertes, n’appellant pas un OUI ou un NON et de travailler votre curiosité et votre intelligence émotionnelle pour arbitrer les situations de vos salariés de manière empathique et juste.
L’IA ne pourra pas vous remplacer dès lors qu’il y aura encore des choix complexes à exercer. Elle aidera même certainement les 71% d’agents du service public qui se disent débordés de travail (dans une récente étude Acteurs publics) vers une approche plus sereine et efficace de leurs missions.
1. https://exed.centralesupelec.fr/actualites/les-soft-skills-cest-quoi-exactement/
2. https://www.autoritedelaconcurrence.fr/fr/communiques-de-presse/intelligence-artificielle-generative-lautorite-rend-son-avis-sur-le#:~:text=L’intelligence%20artificielle%20d%C3%A9signe%2C%20selon,la%20planification%20et%20la%20cr%C3%A9ativit%C3%A9%20%C2%BB.
